30|01 ➫ JUSTICE ➫ Suite à la nouvelle loi, les quatre collègiens vont être jugés...

C'est l'une conséquence de la récente loi pour lutter contre le harcèlement scolaire. 

Elle date de mars 2022.

Quatre enfants, âgés de 13 ans, vont être jugés après le suicide de Lucas, jeune garçon victime de harcèlement homophobe.

Désormais, pour "harcèlement scolaire, ayant entraîné le suicide", la peine est de dix ans de prison et 150 000 euros d'amende.

Suite au suicide de Lucas, une plainte a été déposée.

Aussitôt, la machine judiciaire se met en action.

Audition des collégiens, analyse des téléphones portables, des réseaux sociaux, etc...

L'enquête établit que "le harcèlement a pu participer au passage à l’acte suicidaire du jeune Lucas". 

D'ores et déjà, l'avocate d'un des collégiens, présumé innocent comme les trois autres, indique que son client ne reconnaît pas avoir harcelé Lucas.

"Un juge a été saisi, le juge des enfants, pour apprécier la situation et, notamment, regarder si des faits de harcèlement peuvent être reprochés" explique-t-elle.

Concrètement, les quatre mineurs, deux garçons et deux filles, vont être convoqués devant un juge pour enfant. 

Au regard de leur jeune âge, ils pourraient être jugés directement dans le bureau du magistrat.

Dans la loi de 2022, une présomption de discernement est établie à l'âge de 13 ans.

Présomption qui souffre d'exceptions.

"Il y a d’abord le travail de l’enquête avec l’exploitation des réseaux sociaux, qui est fondamental. Et après, quid de la sanction à donner à des mineurs qui ont dépassé la limite ? La justice pénale des mineurs est très bien faite. On a une bonne justice réparatrice. On a l’idée qu’on va faire primer l’éducatif sur le répressif" explique Laure Boutron-Marmion, avocate spécialisée dans le harcèlement scolaire.

Espérant que les "auteurs de harcèlement reconnaissent leurs torts", la mère de Lucas estime que tout n'a pas été fait pour protéger son fils. 

C'est pourquoi une enquête a été ouverte pour "non dénonciation de mauvais traitements sur mineurs".

"Pour moi c’est inédit. On est au-delà de la réactivité pour un parquet" souligne Laure Boutron-Marmion.

"Aujourd’hui, on n’a jamais eu ça. On a ça sur deux affaires de harcèlement sexuel et pas du harcèlement scolaire. En faisant ça, le parquet a imprimé une dynamique énorme et, donc, c’est la raison pour laquelle on a les réactions des membres de l’école".

En effet, le principal du collège Louis-Armand de Golbey, dans les Vosges, a dénoncé "le tour politique et médiatique fantasmagorique qu'a pris l'affaire autour du suicide de Lucas".

"Les différentes équipes, le collège dans son ensemble, sont mis à mal par l’incurie de certains posés en censeurs de l’émotion suscitée. Le navire tangue, mais nous gardons le cap".

"Il faut continuer la prévention dans les établissements" estime Élian Pottier, président de l'association, "Urgence Harcèlement".

"Il y a encore beaucoup à faire. Il faut davantage d’investissements de la part des proviseurs et des enseignants. C’est un jeune de 13 ans qui a mis fin à ses jours. Ce n’est pas rien" conclut-il.

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