30|11 ➯ SANTÉ ➯ Ils dénoncent l'indifférence du chef de l'État...

Ce matin, dans une tribune signée par 10 000 soignants, il est demandé au chef de l'État "d’être aux côtés des soignants"  et "de reconnaître la responsabilité de l’État dans la crise sanitaire majeure que nous vivons".

"La mortalité infantile est désormais en hausse en France, alors que sa diminution continue dans la seconde moitié du XXème siècle était notre fierté nationale" soulignent les signataires.

De ce fait, ils interpellent Emmanuel Macron sur la pédiatrie à l'hôpital, qui traverse une crise sans précédent.

Voici un mois, 4 000 soignants avaient déjà alerté sur "la situation précaire de la pédiatrie, les risques et les pertes de chance déjà encourus par les enfants et le désespoir des soignants qui en résulte".

"Un mois plus tard, nous restons sans réponse de votre part. Votre silence est assourdissant" fustige la tribune de ce jour, signée par 400 chefs de service et l'ensemble des sociétés savantes de pédiatrie, entre autres.

Tous dénoncent la saturation des services de pédiatrie avec des "enfants quotidiennement en danger".

Et les soignants de stigmatiser Emmanuel Macron.

"L’épidémie annuelle de bronchiolite s’est transformée en un mauvais remake de la pandémie de Covid-19. Sauf que, cette fois-ci, il n’y a pas d’alternative pour sauver l’hôpital. La pédiatrie libérale est noyée dans la vague. L’hospitalisation privée en pédiatrie est inexistante, car non rentable. Et vous n’êtes pas apparu pour rassurer les parents, assurer les soignants de votre soutien et de la volonté de sauver l’hôpital public. À la place, votre gouvernement empile les enveloppes et les mesures d’urgence temporaires au fil de la catastrophe".

Pour rappel, l'exécutif a promis 400 millions d'euros de nouvelles mesures pour soulager les services concernés.

Et c'est "cette éternelle variable d'ajustement" que els soignants dénoncent aujourd'hui.

"Annulations de soins, reports de chirurgie comme unique réponse de nos tutelles à l’urgence, au détriment des enfants porteurs de handicap, de maladie chronique et pédo-psychiatriques, soupape désormais permanente de l’hôpital".

Les soignants décrivent une situation actuelle "que nous n’osions imaginer". 

"Quotidiennement, des enfants hospitalisés sur des brancards ou sur les genoux de leurs parents aux urgences, dans un bureau réaménagé pour l’occasion, des enfants intubés et hospitalisés sans chambre dans le couloir de la réanimation, des prises en charge trop tardives et des soins précaires, des retours prématurés à domicile et des retours en catastrophe d’enfants renvoyés chez eux faute de place, des transferts hors secteurs par dizaines en réanimation, mais aussi en hospitalisation classique".

Les futures "Assises de la pédiatrie" et l'installation d'un comité d'orientation, le 7 décembre prochain, ne rassurent pas les 10 000 signataires. 

Face à la situation, ils réclament à Emmanuel Macron de s'engager personnellement et de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser le travail des soignants à l’hôpital.

"Plafond du nombre de patients par infirmier et infirmière, respect des temps de repos et des temps de formation, mieux indemniser sur le long terme le travail de nuit et de week-end, prendre les mesures pour la reconnaissance de la spécificité et de l’expertise de la pédiatrie".

Ils proposent de réintroduire la pédiatrie dans les écoles d’infirmiers et d’infirmières.

"La crise actuelle pousse aux démissions toujours plus nombreuses. Dos au mur, la France saura-t-elle sauver ses enfants ?" conclut la tribune.

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