23|10 ➯ ITALIE ➯ L'extrême droite au pouvoir inquiète la communauté LGBT...

Alors que l'Italie vient de se doter d'un nouveau gouvernement d'extrême droite, certaines déclarations venues de cette nouvelle majorité ne cessent d’inquiéter la communauté LGBT. 

"Les derniers pays qui nous ont dépassé récemment en matière de reconnaissance des mariages gays et lesbiens sont la Slovénie et Cuba" explique un militant LGBT.

Une façon de souligner les blocages politiques qui existent encore en Italie pour mettre en adéquation le cadre législatif avec la réalité vécue par des milliers de familles italiennes.

Lors d'une récente Gay Pride, une journaliste interroge une participante.

"Est-ce que tu réssis à te sentir libre d'être toi-même dans ce pays ?".

La jeune lesbienne marque un long temps d'arrêt avant de laisser échapper : "Oui ! Mais, il reste beaucoup de chemin à faire".

Une opinion bien ancrée dans la communauté LGBT et confortée par le dernier rapport de l'ILGA, "International Lesbian and Gay Association Europe".

Il classe l'Italie à la 33ème place, sur 49 pays européens, en matière de droits accordés aux LGBT.

La dernière avancée des droits des couples homosexuels remonte à l'adoption de la loi 2016.

Elle mettait en place un cadre juridique pour les unions civiles entre personnes de même sexe.

Depuis, plus rien. 

D'où l'invitation de l'ILGA, adressée au gouvernement, de "mieux accompagner les mineurs ne sentant pas d'appartenance à un genre. De permettre l'adoption d'enfants par les couples homosexuels. Et enfin, de compléter les lois contre l'homophobie et la transphobie".

"Le problème en Italie, c'est que l'on fait toujours comme s'il n'existait qu'un seul type de famille. Alors que les familles arc en ciel existent déjà. Ces couples d'homosexuels ou de lesbiennes avec enfants, on préfère refuser de les voir. Un jour ou l'autre, il faudra bien que l'État italien accepte de les considérer" analyse un sociologue.

Une situation de déni encouragée par la forte imprégnation catholique de l'opinion publique.

Et de la nouvelle présidente du Conseil, Georgia Meloni. 

"Nous défendrons Dieu, la famille et la Patrie, qui dégoûtent tellement certains" déclarait-elle en 2019.

"C'est une nouvelle terrible. Les sondages étaient clairs, mais lorsqu'une chose comme ça arrive, c'est très choquant" lance Alessia Crocini, présidente de "Association Italienne des Familles Arc-en-ciel". 

Au soir des résultats des élections, sa stupéfaction de voir l'extrême droite à nouveau sollicitée par les Italiens en disait long sur les inquiétudes de toute la communauté LGBT.

"Ce n'est pas tant un retour au fascisme qui est à craindre avec Georgia Meloni" selon Alan Friedman, journaliste spécialiste de l'Italie.

"C'est davantage une remise en cause des droits des femmes, des homosexuels et des immigrés. Meloni a une vision de la politique sociale parfaitement identique à celle de Donald Trump. Vous verrez qu'elle essaiera de leur retirer nombre de droits que ces minorités ont acquis ces dernières années".

Une théorie qui devra être jugée à l'épreuve des faits.

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