31|08 ➯ CINÉMA ➯ "Urgence de fuir et de cacher son orientation sexuelle".

Une histoire vraie et un grand film.

"Flee", film nommé dans trois catégories aux Oscars et récompensé à Sundance, est un documentaire d’animation comme on en voit peu.

Jonas Poher Rasmussen plonge dans les souvenirs d’Amin, réfugié afghan homosexuel, pour raconter une épopée douloureuse, mais nécessaire, où le jeune homme se met à nu. 

"L’idée de l’animation est venue naturellement" explique le réalisateur.

"Étant un habitué du documentaire radiophonique, j’ai utilisé la même méthode pour aider Amin à se confier sur une période de plusieurs années. Le fait d’être allongé, les yeux fermés, pour se raconter, l’a aidé à se libérer de ses réticences à parler".

Le spectateur suit donc le jeune garçon, qui débarque seul, à 16 ans, au Danemark. 

On découvre son enfance difficile, son séjour cauchemardesque en Russie, pour finir sur son épanouissement d’adulte avec son époux danois.

"Amin était soulagé par l’idée que l’animation lui permettait de partager ce qu’il a vécu tout en restant anonyme. C’était capital pour lui de pouvoir parler sans s’exposer au public" insiste Jonas Poher Rasmussen. 

Il a rencontré Amin, quand ils étaient tous deux adolescents.

Ce qui explique sans doute le degré d’intimité qui se communique au travers de plans superbes. 

Des images d’archives apportent une contextualisation bienvenue à l’ensemble.

"J’espère être parvenu à rendre l’urgence que vit ce garçon contraint de fuir et de cacher son passé comme son orientation sexuelle. J’espère aussi être arrivé à le révéler apaisé à la fin d’un film, que nous avons tous deux voulu gorgé d’espoir".

Bien qu’il ait vécu des expériences terribles, Amin n’est jamais montré comme une victime.

Sa résilience exemplaire a quelque chose de galvanisant.

"Il m’a dit que Flee lui avait fait du bien. Ce qui est le plus beau compliment que je pouvais recevoir" lance le réalisateur.

"Flee", œuvre puissante, démontre que l’animation peut prendre bien des formes. 

Quitte à se faire totalement oublier tant le propos évoqué est fort. 

Sans avoir connu les épreuves subies par Amin, on ressent une empathie telle pour ce garçon qu’on croit les avoir partagées au plus profond de notre cœur.

Le temps d’une projection et après. 

"Flee" sort en salles ce mercredi.

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