30|03 ~ CINÉMA ~ "Une piqûre de rappel sous forme de thriller".

Quand Diastème mêle cinéma et politique, il ne ménage pas le spectateur. 

Après avoir brossé le portrait d'un skinhead dans "Un Français" en 2015, il aborde le sujet sous un autre angle dans "Le Monde d'hier", film qui sort en salles aujourd'hui.

Il y confronte une présidente de la République à un terrible cas de conscience, quand un candidat d’extrême droite est sur le point de lui succéder.

Léa Drucker est cette présidente, entourée de Benjamin Biolay, Denis Podalydès et Alban Lenoir.

Ils sont un rempart autour de cette femme de pouvoir qui pense à adopter des solutions drastiques pour se débarrasser de son rival.

Quitte à prendre quelques libertés avec la légalité.

"Un Français expliquait en quoi l’extrême droite est un danger. Le Monde d’hier est une piqûre de rappel sous forme de thriller, car l'extrême droite a nettement progressé depuis 2015 et de façon inquiétante" explique Diastème.

Avec "Le Monde d’hier", il veut dévoiler les dessous des instances politiques, comme si l'on était dans la position d'une petite souris qui assiste à des tractations occultes. 

L’histoire, qui sonne juste, n’en est que plus angoissante.

"On pensait que le film correspondrait à la réalité, mais pas à ce point ! Pour éviter tous soucis, j’avais inventé un candidat fictif marié qui couche avec son attachée de presse et j’ai été rattrapé par la vraie vie" ajoute Diastème.

Un profil qui n'est pas sans rappeler un postulant actuel, alors que le scénario a été écrit il y a deux ans.

"C’est un peu flippant d’avoir été à ce point visionnaire. J’aurais aimé l’être moins sur ce coup-là".

Le film évite l’écueil du "tous pourris" sans se montrer exagérément optimiste.

"Il faut bien reconnaître, qu’aujourd’hui, on est sérieusement dans la merde et qu’il est difficile de ne pas devenir misanthrope ou alcoolique, voire les deux !" lance encore Diastème. 

"Le Monde d’hier" n’est pas qu’un pamphlet politique.

C'est un film de cinéma sobrement mis en scène et dont le suspense bien dosé invite à réfléchir sur la démocratie et la notion de pouvoir.

"On finira par s'en tirer, mais pas tout de suite. Si mon film convainc ne serait-ce qu’une seule personne d’aller voter, je m’estimerais heureux" conclut le réalisateur.

Un message revigorant qui passe comme un bulletin dans l’urne.

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